- carlingue
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• 1573; calingue mar. 1382; scand. kerling1 ♦ Mar. Pièce de bois parallèle à la quille et destinée à renforcer la carène.2 ♦ (1928) Cour. Partie du fuselage (d'un avion) où se trouve le poste de pilotage.carlinguen. f.d1./d MAR Forte pièce reposant sur les couples et servant de liaison longitudinale dans le fond d'un navire.d2./d AVIAT Ensemble formé par la cabine d'un avion et le poste de pilotage.⇒CARLINGUE, subst. fém.A.— MAR. (à voiles). [Dans les bateaux en bois] Grosse pièce à section rectangulaire placée à l'intérieur du navire sur les varangues et parallèlement à la quille pour la renforcer. Synon. contre-quille :• La fausse quille [du brick] avait été séparée avec une violence inexplicable, et la quille elle-même, arrachée de la carlingue en plusieurs points, était rompue sur toute sa longueur.VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 454.— Spéc. Carlingue de mât, ou de bas-mât. Assemblage de charpente où loge le pied d'un mât, d'un bas-mât, fixé sur la carlingue proprement dite.— P. ext., CONSTRUCTION MÉTALLIQUE. Pièce de charpente placée au fond du navire dans le sens de la longueur et supportant des poids : machines, moteur, water-ballasts. Carlingue axiale; carlingue centrale et carlingue latérale (cf. A. CRONEAU, Construction pratique des navires de guerre, t. 1, 1892, p. 239).Rem. En arg. de l'école navale, carlingue a signifié l'archit. navale, le cours consacré à cette matière :,,qu'il (...) chiade sa carlingue... c.-à-d. qu'il travaille (...) son cours d'architecture navale`` ([PESCH] Hist. de l'École navale et des institutions qui l'ont précédée, 1889, p. 335). Attesté ds R. COINDREAU, L'École Navale et ses traditions, L'Arg. Baille, 1957, p. 101; ESN. 1966). Un dér. carlingard ou carlinguard, subst. masc. désignait soit le professeur, soit les élèves férus de cette matière (ibid.).B.— AVIATION1. P. anal., rare. Pièces de charpente placées au fond d'un hydravion. Les carlingues de fond (J. GUILLEMIN, Précis de construction, calcul et essai des avions et hydravions, 1929, p. 178).2. Partie de l'avion où se trouve le poste de pilotage. Jacques se voit déjà dans l'avion... Il se penche hors de la carlingue... Les papiers blancs tournoient dans le vide (R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 719).Rem. 1. Sens attesté ds Lar. 20e, Lar. Lang. fr., Ac. 1932, ROB., QUILLET 1965, DUB. 2. On relève ds la docum. carlingue, arg. La Gestapo. Il est de la carlingue (G. SANDRY, M. CARRÈRE, Dict. de l'arg. mod., 1953). Après deux piges de carlingue, sentant venir la vape, il avait foncé dans la résistance, croyant effacer l'ardoise! (A. SIMONIN, Le Pt Simonin ill., 1957, p. 74). Attesté encore ds LE BRETON 1960, ESN. 1966.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1. 1382 mar. calengue (Comptes du clos des galées de Rouen, 123 ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 295); 1573 carlingue (J. DU PUYS, Dict. françois-lat., p. 107 ds Fr. mod., t. 3, p. 358); 2. 1928 aéronautique (SAINT-EXUPÉRY, Courrier Sud, p. 12). Empr. à l'a. nordique kerling « femme » et « contrequille d'un navire où vient s'implanter le mat », cf. islandais kerling, terme de marine et suédois dial. kärring « chevalet muni d'un trou où l'on plante la torche de résine », l'acception techn., maritime étant issue de celle de « femme » par une métaphore d'ordre sexuel (H. Falk ds Wörter und Sachen, t. 4, 1912, p. 56; DE VRIES Anord., s.v. kerling). Fréq. abs. littér. :62.
DÉR. Carlingage, subst. masc., mar. Ensemble des pièces constituant les carlingues métalliques (cf. A. CRONEAU, Construction pratique des navires de guerre, t. 1, 1892, p. 239). Attesté ds Lar. 20e, Lar. encyclop., QUILLET 1965. — 1re attest. 1892, supra; de carlingue, suff. -age.carlingue [kaʀlɛ̃g] n. f.ÉTYM. 1573; calengue, mar., 1382; scandinave kerling.❖1 Mar. Pièce de charpente longitudinale, parallèle à la quille, et destinée à renforcer la carène. || Extrémité de la carlingue. ⇒ Marsouin.1 La fausse quille avait été séparée avec une violence inexplicable, et la quille elle-même, arrachée de la carlingue en plusieurs points, était rompue sur toute sa longueur. « Mille diables ! s'écria Pencroff. Voilà un navire qu'il sera difficile de renflouer ! »J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 649 (1874).♦ (1929). Par anal. Pièce de charpente longitudinale, au fond d'un hydravion.2 (1928). Aviat. et cour. Partie du fuselage d'un avion où prend place le pilote (→ Personnel, cit. 12, Carco).2 Il s'agrippe d'une main au bord de la carlingue, il cherche à se redresser pour regarder dehors.Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 152.3 Le terrain d'Alicante monte, bascule, se place, les roues le frôlent, s'en rapprochent comme d'un laminoir, s'y aiguisent (…) Bernis descend de la carlingue, les jambes lourdes (…) la tête pleine encore du bruit de son moteur (…)Saint-Exupéry, Courrier Sud, p. 36.3 Argot, pendant la Seconde Guerre mondiale, ou dans des contextes s'y rapportant. (Du nom d'un café de la place du Trocadéro fréquenté précédemment par des aviateurs, et pendant l'occupation allemande par des membres de la Gestapo). || La Carlingue : la Gestapo.4 Et derrière Louis, il y avait encore un autre homme que Jeannot reconnut comme François Sini, un ancien de la Carlingue miraculeusement blanchi par Flamant et qu'il n'aimait pas, sans trop s'expliquer pourquoi.Loup Durand, le Caïd, p. 369.❖DÉR. Carlinguier.
Encyclopédie Universelle. 2012.